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Slow Food : plus c'est lent, plus c'est bon

1986 : le premier McDonald's ouvre ses portes à Rome. Un événement qui révolte le journaliste italien et amateur de bonne chair Carlo Petrini. Il décide de créer un manifeste : c'est ainsi que naît l'association Slow Food, par opposition au fast-food.

Le but est d'organiser des réunions conviviales pour promouvoir la philosophie du goût et du plaisir. Pour profiter pleinement de la vie, prenons le temps. L'adage est simple. Et il fait recette. Cette association des révoltés du palais trouve rapidement des adeptes dans toute l'Italie et prend une ampleur internationale en 1989. Son emblème : l'escargot. Son mot d'ordre : lutter contre l'érosion culinaire ! Le mouvement compte aujourd'hui plus de soixante mille membres répartis dans quarante-cinq pays. Les " slowers " sont des adeptes de l'art de vivre. Ils utilisent toutes les armes possibles pour lutter contre la culture du goût standardisé. Au menu : organisation d'une dégustation de fromages au lait cru ou conférence-dégustation sur le pain et l'huile d'olive. Il existe également des programmes d'éducation du goût pour les adultes ou les enfants. Et Slow Food encourage toute initiative de solidarité dans le domaine alimentaire.

L'association des Slow Cities est issue de ce mouvement. Conserver les cultures locales, promouvoir une vie moins frénétique et de meilleure qualité sont les principaux objectifs des “Villes lentes”. Aujourd'hui, quelque soixante-dix villes et villages ont adhéré à ce projet en faveur d'une vie plus calme et savoureuse. Le premier événement des Slow Cities a eu lieu en 1999, dans la ville d'Orvieto, fameuse pour son vin. Sa mission est la suivante : promouvoir les activités économiques de petite échelle, les spécificités locales et les méthodes de production traditionnelle. Le mouvement Slow City défend l'hospitalité, le contact entre consommateurs et producteurs, et l'éducation alimentaire des nouvelles générations. Côté adhérents, les motivations sont multiples. Certains veulent raviver le passé, les méthodes anciennes de production et retrouver une douceur de vivre que la vie moderne ne leur offre plus. D'autres, peu réfractaires aux nouvelles technologies, perçoivent Internet comme un moyen privilégié d'expliquer ce que devrait être une vie harmonieuse en société. Tous se reconnaissent dans ce simple mot d'ordre : améliorer la qualité de la vie.

Karine Broye lemonde.fr

 

 

et les autres ....